L'introduction de CIVE dans une exploitation entraîne des modifications dans le système de culture : moins de cultures d’hiver remplacées par des cultures de printemps. Les cultures de la rotation et les itinéraires techniques doivent être adaptés en tenant compte des impacts de l’intégration des CIVE sur les cultures principales.
Introduction de CIVE : quels changements dans l’assolement ?
Afin de réussir une CIVE d’été et maximiser son rendement il est important de la semer tôt, après des cultures récoltées précocement (fin de printemps ou début d’été). Il s'agit la plupart du temps d’orge d’hiver, de légumes industrie (petits pois par exemple) et parfois de pois d’hiver. Les surfaces de ces cultures ont donc tendance à augmenter avec l’intégration des CIVE d’été dans les systèmes de culture, souvent au détriment du blé tendre ou du colza. Néanmoins, les CIVE d’été sont aussi souvent cultivées après un blé tendre dans les régions aux moissons précoces (avant mi-juillet).
Les CIVE d’hiver sont récoltées avant une culture de printemps pouvant être semée tardivement (mai). Les exploitants introduisent donc du maïs, du sorgho, du tournesol ou encore du sarrasin. Les surfaces en cultures d’hiver comme le blé tendre ont donc tendance à diminuer au profit de cultures de printemps.
Les exploitants cultivant déjà des cultures de printemps remplacent des surfaces de CIPAN par des CIVE d’hiver. Avec les CIVE d’hiver la culture suivante sera semée un peu plus tardivement.
Effet de la culture précédente
Peu ou pas d’impact sur les CIVE d’hiver. Néanmoins en cas de récolte tardive à l’automne (maïs par exemple), le semis de la CIVE peut être décalé, et donc son potentiel de rendement à une date de récolte donnée sera diminué. Si la culture précédente est une légumineuse (pois protéagineux, soja…), les restitutions d’azote liées à la dégradation des résidus devront être prises en compte pour ajuster la fertilisation. Dans le cas d’un précédent colza, les repousses peuvent gêner le développement de la CIVE.
Impact négatif sur les CIVE d’été en cas de récolte tardive (après mi-juillet) car la date de semis détermine fortement le potentiel de rendement en CIVE d’été. (lien vers la page web “Semer les CIVE”) Le pois d’hiver est donc un bon précédent grâce à sa récolte précoce, sa restitution en azote et sa faible quantité de résidus (facilité de semis).
Effet des CIVE sur la culture suivante
Retard de la date de semis : c’est principalement le cas pour le maïs et le sorgho. Le tournesol et le sarrasin, ayant un cycle plus court, ne seront pas forcément impactés. Le retard de la date de semis oblige à choisir des variétés plus précoces, ce qui limite le potentiel de rendement.
Réduction de la disponibilité en eau : cela peut fortement impacter la levée de la culture suivante, notamment si le climat est sec à cette période. Un tour d’irrigation supplémentaire peut donc être nécessaire au semis.
Réduction de la disponibilité en azote : les CIVE consomment l’azote du sol minéralisé au printemps et à l'automne, réduisant les fournitures d’azote du sol pour la culture suivante. Si des légumineuses sont présentes dans la CIVE (féverole, vesce…) alors la restitution en azote pourrait être plus importante pour la culture suivante.