Comme tout couvert végétal, une CIVE c’est avant tout une production de biomasse via la photsynthèse. Plusieurs services agro-environnementaux découlent directement de cette production de biomasse végétale.
Un sol protégé et structuré grâce à une forte production de biomasse
Les CIVE contribuent à protéger le sol grâce à une forte production de biomasse: aérienne…et racinaire. En effet, une CIVE peut produire de 2 à 3 t MS/ha de racines. Tandis que les racines mortes constituent un apport important de carbone, les racines de la plante en développement vont contribuer à la bonne structuration du sol :
- aident le drainage de l’eau et retiennent les agrégats ce qui favorise la résistance au tassement et à l’érosion,
- maintiennent l’espace entre les agrégats ce qui aère le sol et stimule les micro-organismes,
- profitent des fissures du sol et permettent de gagner de la profondeur.
Des risques de bioagresseurs à maîtriser à l’échelle de la rotation
Souvent les CIVE n’ont pas besoin de protection phytosanitaire contre les bioagresseurs.
Néanmoins, certaines maladies et ravageurs peuvent apparaître en fonction de l’espèce :
- les céréales : seigle, orge et triticale sont plus ou moins sensibles à la rouille brune,
- le seigle est très appétant pour les limaces, et hôte du piétin échaudage,
- l’orge est très sensible à la jaunisse nanisante (JNO) surtout en cas de semis trop précoce.
Les effets sur la gestion des maladies à moyen et long terme sont peu connus à l’échelle de la rotation. Il faudra réduire la fréquence des espèces ayant des maladies et ravageurs en commun en variant les familles d’espèces se succédant dans la rotation.
Par exemple, le retour de la féverole dans la rotation peut être à limiter en cas de forte présence d’ascochytose (anciennement appelée anthracnose).
Une gestion des adventices simplifiée
La quantité d'adventices en méthanisation n'est pas un paramètre limitant pour la production de biogaz (les ray-grass et vulpins produisent aussi du gaz), et leur potentiel de germination est fortement réduit après passage dans le digesteur. Pourtant, au champ, la gestion des adventices détermine le bon rendement des cultures de la rotation.
L’introduction de CIVE dans la rotation contribue à la diversification de l’assolement et à l'allongement de la rotation, une base pour limiter la pression en adventices. La couverture rapide du sol et la forte production de biomasse des CIVE vont étouffer la flore adventice et limiter leur développement. Pour plus de performance, privilégiez les associations de 3 espèces maximum.
Pour les CIVE d’été, une des clés de réussite réside dans la rapidité de semis derrière la culture principale en limitant au maximum le travail du sol pour préserver l’humidité et limiter la germination des adventices et repousses du précédent. Le désherbage est donc réduit en comparaison à une culture alimentaire.
La récolte mécanique des CIVE permet de diminuer le stock de graines, car les adventices (en particulier les graminées) sont coupées et exportées avant leur montée à graine.
Autres effets environnementaux
L’implantation d’une CIVE avec des mélanges d’espèces contribue à la biodiversité en offrant des plantes mellifères, comme la vesce et la féverole, qui servent également d’abri pour certains gibiers.
Sous certaines conditions ces CIVE peuvent être acceptées en tant que culture dérobée SIE.
Photo d’un couvert de CIVE d’été composé de tournesol, moha et nyger avec une abeille posée sur le capitule d’un tournesol (crédit photo Mariana MOREIRA).
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